L’école prépare l’élève au chemin, et non le chemin pour l’élève

Pendant des décennies, l’école s’est peu adaptée au niveau de son organisation, de sa manière d’enseigner et d’évaluer les élèves. Dans le même laps de temps, le monde a évolué de manière importante que cela soit au niveau économique, du travail, des nouvelles technologies, de l’innovation. De la même manière, la société a beaucoup changé : structure des familles, mobilité des personnes, marché du travail, migration, place des réseaux sociaux. La société a également intégré de grands principes comme l’équité des chances, la tolérance et la non-discrimination, alors que l’école était restée dans un système compétitif et séparatif.

Le canton de Neuchâtel a adopté deux concordats majeurs au cours de ces dernières années, soit HarmoS et celui sur la pédagogie spécialisée (intégration des élèves à besoins éducatifs particuliers). Tous deux s’inscrivent dans la volonté de répondre aux défis de cette évolution de la société. Ils se traduisent par des objectifs pédagogiques concrétisés dans le Plan d’Etudes romand et les moyens d’enseignement, ainsi qu’une vision stratégique que les cercles scolaires sont chargés de mettre en œuvre en prenant en compte leurs spécificités locales.

Jusque-là, les Autorités, la direction et le corps enseignant ont cherché à concilier au mieux, les attentes des uns et des autres ainsi que les contraintes financières et techniques en conservant comme critère central et immuable la proximité entre le lieu d’habitation et l’école. Mais cette organisation ne convenait plus :

  • parce qu’elle maintenait une iniquité entre les élèves,
  • parce qu’elle limitait les possibilités, pour le corps enseignant, de développer de nouvelles pédagogies,
  • parce qu’elle consommait des ressources qui pouvaient être mieux réparties sur des projets pour les élèves,
  • parce qu’elle ne permettait pas toujours à l’élève de bénéficier d’un regard différencié sur ses apprentissages,
  • parce qu’elle faisait obstacle à la créativité et l’innovation dont l’école a besoin pour préparer vos enfants au monde de demain.

C’est pourquoi un Groupe de travail conduit par le RUN et réunissant des parents et des enseignants (CES), des élus du Conseil général et des cadres communaux et cantonaux (SEO, OSAE, Service des transports) a travaillé plus d’un an pour soumettre un projet de réorganisation qui a été voté en septembre 2018 par le Conseil général de Val-de-Ruz.

Ce qui a été proposé, c’est de replacer l’élève et ses besoins au centre de l’école. Le contrat existant avec les familles est de donner aux enfants l’opportunité de s’épanouir en travaillant à leur rythme dans un milieu pédagogique propice à leur développement et à la préparation à leur avenir professionnel. C’est là le seul, l’unique objectif de la nouvelle organisation.

Cette organisation se traduit notamment par les mesures suivantes :

  • Lissage des effectifs entre collèges afin d’éviter des effectifs de classe trop inégaux et de respecter le cadre cantonal (le transport est assuré)
  • En règle générale, suppression des classes à 2 degrés de scolarité dès la 3e année (sauf au Pâquier)
  • Harmonisation des après-midis de congé en 2e, 3e et 4e années à l’échelle du cercle